Livres autobiographiques

Le petit vélo blanc, de Cécile B. 

Calmann-Lévy, 7 janv. 2015 - 300 pages

 

 

En juillet 1977, Cécile B. avait 5 ans. Elle passait des vacances sans ses parents, chez une grand-tante. Cet été-là, elle a été violée plusieurs fois par un cousin éloigné, un père de famille qui prétendait lui apprendre à faire du vélo. Personne ne l’a su à l’époque. Personne n’a décrypté les dessins que Cécile a faits à l’école quelques mois plus tard, des dessins qui criaient pourtant « o scour »... Pour survivre au traumatisme, Cécile a enfoui ces viols dans son inconscient, jusqu’à ce qu’ils ressurgissent trente-deux ans plus tard. Cet « oubli » a un nom : l’amnésie posttraumatique, et il touche de nombreux enfants victimes de viol.
Quand ses souvenirs ont refait surface, Cécile a vécu dans la honte, la colère, le désir de mourir. Elle a soudain compris ses problèmes à l’adolescence, sa peur des hommes, son incapacité à construire sa vie de femme. Car le viol dévaste tout, durablement. Pendant trois ans, elle a mis sa vie entre parenthèses : pour se soigner, et pour tenter de faire juger son agresseur, sachant pourtant que, dans son cas, les faits étaient prescrits.

Elle est allée jusqu’à la Cour de cassation, elle n’a pas gagné mais a été entendue. Rejointe par des associations de victimes, elle a réussi, en médiatisant son affaire, à mobiliser l’opinion, les politiques et le législateur. Grâce à cela, le délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur mineurs pourrait être allongé. Mais le combat n’est pas terminé...

Ce livre est le récit d’un chemin douloureux mais aussi d’une victoire sur la vie. Car au terme de son parcours, Cécile B. s’est reconstruite.

La Petite fille sur la Banquise, de Adélaïde Bon

Le Livre de Poche, 6 mars 2019

 

"J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc. Après, la confusion. Année après année, avancer dans la nuit. Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots, je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mise à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre. Page après page, je suis revenue à la vie." Adélaïde Bon

Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l'emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat. Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l'affaire dite de l'électricien, classée, et l'ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n'ont pas pu déposer plainte. Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie.

Il y avait le jour, il y avait la nuit, il y avait l'inceste

de Mathilde Brasilier

Melibee, 19 février 2015

 

« Je suis chaque matin l’enfant qui arrive à l’école sans ses chaussures, en pleurant, mais quelle chance… son père est venu jusqu’à l’école, en courant le long du boulevard Saint-Germain pour que sa petite fille ait ses chaussures aux pieds et s’arrête de pleurer. Et que la honte d’avoir les pieds nus, elle est dérisoire face à une blessure en sept lettres, qui commencerait par la lettre « I », et ne se terminerait jamais. J’avais cinq ans. Je me sentais désavouée dans l’indifférence du monde. »

Maud Steiner, fille d’un père architecte Prix de Rome et d’une mère sculpteur, a grandi à Saint-Germain-des-Prés dans les années 60. Après le suicide de son frère Fabien, elle cherche durant quinze ans une explication. Au cours d’un travail thérapeutique, des flashs de sa petite enfance réémergent… L’amnésie s’efface.

La Consolation, de Flavie Flament

Le Livre de Poche, 31 mai 2017.

 

"Je n’aurais jamais imaginé mener l’enquête sur ma propre vie. J’ai fait un long voyage dont je suis ressortie extraordinairement vivante, avide de mon prochain et d’existence. Mais le trajet fut long, solitaire, douloureux et angoissant.
Un voyage dans une mémoire enfouie, quelque part, au fond de moi, un coffre à secrets scellé du sceau de la honte, de la protection, des mensonges et des aveuglements. On l’appelle la mémoire traumatique. C’est un fantôme qui vous poursuit, assaillant invisible de vos nuits blanches et de vos bonheurs troublés. J’ai subi les premiers assauts du souvenir, sorte de flashs venant d’un infini indéfini, anéantie, soumise, interdite devant les hurlements d’un passé que plus rien n’empêchait de surgir. Alors j’ai décidé de faire face. J’ai laissé remonter les images de l’enfance, dans un désordre fou, j’ai essuyé les bourrasques, résisté au tourbillon et, assurée par des gardiens de la psychiatrie, j’ai recomposé ce film dont la projection m’était, depuis mes 12 ans, interdite.
C’est mon histoire, celle de Poupette, à qui il manquait un morceau d’existence aussi vital qu’un battement de cœur. J’ai assemblé, une à une, les séquences du saccage d’une innocence, comme on recompose une photo que les coupables ont un jour sciemment déchirée.
Aujourd’hui, je suis Moi, intégralement, plus forte. Consolée."


Dans ce récit sensible et délicat, Flavie Flament évoque la trahison des adultes qui lui ont ravi son corps et son innocence. C’est aussi l’histoire d’une renaissance.

Debout devant ses agresseurs, de Guylaine Lebreux

JCL , 08 octobre 2018

 

Toute jeune, Guylaine Lebreux est agressée sexuellement à répétition par des membres de sa parenté. Ces horribles abus la privent dès lors d'une enfance harmonieuse et lui laissent des séquelles inimaginables qui la hanteront longtemps, ayant sérieusement entravé le développement de son estime personnelle.Après avoir courageusement dénoncé ses agresseurs plusieurs années plus tard, la victime réussit, au terme d'interminables procédures judiciaires, à les faire mettre derrière les barreaux. Mais son parcours ne se termine pas ainsi?: afin de faire entièrement la paix avec le passé, elle poursuit toujours les quatre hommes qui ont commis l'indicible.Ce témoignage est le récit d'une petite fille brisée et détruite par les terribles sévices que lui ont infligés des gens en position d'autorité et en qui elle avait confiance. C'est aussi le combat d'une adolescente qui se croyait perdue, mais qui a choisi de ne pas se laisser abattre. Enfin, c'est le triomphe d'une femme qui est passée, non sans heurts, de la détresse à la sérénité.Psychoéducatrice, Guylaine Lebreux se donne la mission d'aider les autres à se sortir de toutes formes de traumatisme. Elle livre ici l'histoire vraie et poignante de la dénonciation de ses bourreaux et de la reconstruction de son identité. Un réel message d'espoir qui touche droit au coeur.

La valise rouge, de Léa Sovin

Éditeur : Auto-édité (01/07/2018)

 

Il y a des moments dans la vie où l'on s’aperçoit que l'on ne peut plus continuer de se contenter de survivre. Ce jour là, j'ai ressorti cette vieille boite à chaussure poussiéreuse de mes années collège, et ouvert ce petit carnet contenant tant de maux . J'ai repris l'écriture de ce pseudo journal intime afin de tenter de leur expliquer tout le mal qu'ils m'avaient fait et qu'ils continuent encore aujourd'hui de me faire.
Page après page, j'ai tenté de défaire ces nœuds et de me délivrer ainsi de leur emprise. Je retrace mes désillusions de petite fille en quête de parents mais aussi la difficile prise de conscience d'une enfant victime d'inceste se démenant dans ce perpétuel conflit de loyauté qu’entraîne ce crime.